Antoine Andremont
Laboratoire de Bactériologie, Hopital BCB
Marc Artois
Professeur à VetAgro-Sup, Epidémiologie
Christophe Aubel
Directeur d’Humanité et Biodiversité
Gérard Bapt
Député, PT du GSE
José Cambou
FNE
Cyril Caminade
Institute of Infection and Global Health
Alain Chabrolle
Vice Président du Conseil Régional Rhône-Alpes
Bruno David
Laboratoire P. Fabre
Yann Fradin
Association ESPACES
Sophie Gaudeul
CFDT
Claire Harpet
Université Jean-Moulin, Lyon 3
Thérèse Jonveaux
CHU Nancy
Frédéric Keck
Anthropologue
Francelyne Marano
SFSE, Université Paris Diderot
Stéphane Martinot
Directeur VetAgro-Sup
Serge Morand
CNRS
Hugues Mouret
Directeur Urban Bees
Luc Perino
Dr, Université Claude Bernard
Gilles Pipien
Michel Raymond
Institut des Sciences et de l’Evolution
Hubert Reeves
Astrophysicien
Président Humanité et Biodiversité
Guy Riba
Directeur Général délégué de l’INRA
Cristina Romanelli
CDB
Jean-François Sarreau
Pt de l’Institut de l’Agriculture Durable
Alby Schmitt
Direction de l’Eau et de la Biodiversité
Pierre Souvet
Président de l’Association Santé Environnement France
Marion Vittecoq
Tour du Valat
Valérie Wallon
Directrice Générale de l’ARS
Interview Antoine ANDREMONT
Comment relancer la recherche et la mise sur le marché de nouveaux antibiotiques : des aides publiques à la recherche ; des avantages en faveur des industries pharmaceutiques. Cf initiative aux USA du président Obama. Soutenir de start-up innovantes, car les grands groupes pharmaceutiques ne s’y lancent plus, mais peuvent racheter soit les petites firmes, soit leurs innovations.
Interview Marc ARTOIS
La barrière d’espèces, une « forfaiture scientifique » ! On considère à tort que l’homme est par nature différent du reste du vivant. En fait, les pathogènes n’ont pas de frontière, de barrière dans le vivant, et peuvent passer de la faune sauvage à l’homme. Comment donc contrôler, dans l’espèce humaine, la circulation de pathogènes qui y sont passés : c’est alors une question d’organisation du système de santé.
Interview Christophe AUBEL
La biodiversité n’est pas qu’un catalogue d’espèces, c’est bien plus que ça : le vivant est en interdépendance. L’espèce humaine est en interdépendance avec les autres espèces. Nous sommes partie de la biodiversité. Certes nous influons sur la biodiversité, mais nous en dépendons. Notre santé dépend donc de la biodiversité. Nous dépendons aussi des dégâts que nous faisons à la biodiversité. Ecologues et médecins doivent travailler ensemble. Notre avenir dépend de la biodiversité. Elle peut nous donner des solutions aux défis que nous avons, dont les changements globaux.
Interview Gerard BAPT
Les perturbateurs endocriniens sont un cas symbolique des enjeux de santé environnementale. Mais, on n’a pas pris en compte la biodiversité dans ces enjeux.
Interview José CAMBOU
On pense d’abord aux effets négatifs de la biodiversité, comme les plantes allergisantes. Mais la biodiversité participe de notre santé, et nous apporte des bénéfices : les médicaments, le bien-être dans les espaces naturels, … Une population humaine est en bonne santé si la biodiversité l’est.
Interview Cyril CAMINADE
Le lien entre le changement climatique et le paludisme ? Le paludisme dépend de plusieurs facteurs : l’organisation du système de santé (cf la résurgence du paludisme en Grèce, suite la crise économique), la vulnérabilité des populations, la densité des populations dans des zones urbaines, etc… Mais, la température joue en effet un rôle : délais d’incubation, etc. Il y a des effets nets du changement climatique, même si ce n’est donc qu’un facteur.
Interview Alain CHABROLLE
Le slogan Un monde, une santé est plus que pertinent. On a l’exemple des perturbateurs endocriniens rejetés dans la nature nous reviennent. Il faut intégrer ce lien santé et biodiversité dans les politiques publiques : un premier pas vient d’être fait avec la décision récente de la CBD. Le cout de l’inaction est important.
Interview Bruno DAVID
La place de la biodiversité dans la découverte de médicaments ? Les plantes ont élaboré des molécules bioactives. Plus de 65% des molécules actives contre le cancer sont d’origine naturelle.
Interview Yann FRADIN
La biodiversité en ville crée des emplois. Le « zéro phyto » a amené des besoins d’emplois pour la gestion des espaces verts. L’émergence de l’agriculture urbaine peut aussi générer des emplois. C’est favorable aux personnes peu qualifiées, et donc à des démarches d’insertion.
Interview Sophie GAUDEUL
Jacques Weber disait : si on ne s’occupe pas de la biodiversité, elle, elle s’occupe de nous ! La restauration écologique peut aider à développer la santé. Un enjeu par exemple, la santé au travail. Il y a des normes différentes au travail et pour les populations : il faut les rapprocher.
Interview Claire HARPET
Les sciences humaines ont un rôle pour comprendre la biodiversité et nos relations avec elle. Importance de mobiliser des métiers des sciences humaines : anthropologues, sociologues, etc. Il faut constituer un langage commun entre les chercheurs des sciences « dures » et sciences humaines pour pouvoir comprendre et informer sur les liens entre santé et biodiversité. Il faut avoir des approches par socio-écosystèmes, montrant bien le lien entre monde des humaines et biodiversité. L’enjeu des perceptions de la biodiversité, issues d’une grande diversité culturelle, montre les diverses pratiques. Il faut en tenir compte pour les actions pour notre santé au regard de la biodiversité.
Interview Thérèse JONVEAUX
Dans le domaine de la maladie d’Alzheimer, le contact avec la nature a un rôle important. D’où l’intérêt des jardins thérapeutiques, ou plus largement des jardins dans le monde du travail, etc.
Interview Frédéric KECK
A priori, on pense que la santé dépend de la biosécurité. On se protège. Mais il faut aller plus loin, et se créer des barrières, via des espèces intermédiaires. Ce peuvent être le rôle des oiseaux sauvages dont l’observation permet de mieux contrôler la grippe aviaire.
Interview Francelyne MARANO
On parle trop de santé humaine, alors qu’il faudrait parler de santé du vivant. L’homme fait partie du vivant. Une perturbation des écosystèmes impacte donc sa santé. Depuis un siècle on a totalement transformé les écosystèmes. Il faut un approche plus globale de la santé humaine, en s’intéressant sur les perturbations d e l’environnement, les modifications d’équilibres que nous provoquant (cf les déchets).
Interview Stéphane MARTINOT
Les vétérinaires ont l’habitude d’étudier les zoonoses, et de travailler à maitriser ces aspects négatifs. Mais l’aspect positif, c’est que la biodiversité nous apporte des bienfaits. Il faut la respecter, cohabiter avec elle, tant en ville qu’à la campagne.
Interview Serge MORAND
Le lien santé biodiversité est un sujet complexe. La biodiversité est directement impacté par les activités humaines, ce qui se traduit par des crises sanitaires. Mais, elle peut nous apporter des services améliorant notre santé.
Interview Hugues MOURET
Il faut pouvoir intervenir tant en ville qu’à la campagne pour sauvegarder la biodiversité. Mais, la grande majorité des habitants sont maintenant des urbains. Les abeilles sont finalement mieux protégées face aux produits phytosanitaires en ville. Et, elles y trouvent une température plus élevée. Elles y trouvent de nombreuses fleurs sur les balcons, dans les parcs, etc. Finalement, la ville est un bon espace pour les abeilles, mieux que la campagne aujourd’hui. Et ceci est un bon vecteur pour la sensibilisation des enfants, des habitants, des travailleurs, des élus aux enjeux de biodiversité. Ensuite, nous pourrons obtenir que la campagne soit plus accueillante pour les abeilles. Il faut réformer l’agriculture. Les consommateurs sensibilisés peuvent aider par leurs achats à modifier l’agriculture.
Interview Luc PERINO
Les crises sanitaires recouvrent un grand nombre de cas, depuis le tabagisme, jusqu’aux zoonoses, et aux maladies infectieuses. On s’attache trop aux maladies infectieuses et zoonoses, alors qu’il y a des crises beaucoup plus graves avec beaucoup plus de victimes.
Interview Gilles PIPIEN
Les êtres humains sont des êtres vivants. Notre écosystème intestinal fonctionne comme un écosystème qu’on trouve dans la nature. Mais la science est cloisonnée : les médecins travaillent sur le corps humain, les écologues travaillent sur les milieux naturels. Cf le cas de l’ambroisie : la solution aux allergies qu’elle provoque a été trouvée en comprenant son éthologie. Par ailleurs, nous créons nos propres problèmes : cf les antibiotiques qui créent des résistances dans les milieux naturels. Il faut comprendre comment fonctionne la nature pour comprendre comment nous soigner.
Interview Michel RAYMOND
La science doit être partagée. La science est un facteur de démocratie. Il faut dépasser les opinions préconçues.
Interview Hubert REEVES
La biodiversité est menacée, et nous voyons les conséquences pour nous : cf la pollution de ‘leau. Notre santé est mise en péril par la destruction de ce que la nature nous donne gratuitement : la pollinisation, l’épuration des eaux, … Il faut rassembler des métiers différents (médecins, vétérinaires, écologues, etc.) pour comprendre, et sauver la biodiversité.
Interview Guy RIBA
Notre santé dépend avant tout de ce qu’on mange, donc de l’agriculture. Comment maintenir la biodiversité dans l’agriculture ? Il faut s’intéresser aux sols. Il faut lutter contre les ennemis des cultures en respectant la biodiversité. Il faut une diversité des modes de productions.
Interview Cristina ROMANELLI
Notre santé dépend des services que nous fournissent les écosystèmes : eau douce, qualité de l’air, … La biodiversité a un rôle de régulateur. Elle est à la base de découvertes médicales, des médecines traditionnelles (une grande partie de la population mondiale en dépend directement). Elle nous apporte notre alimentation.
Interview Jean-François SARREAU
La santé humaine n’est pas directement la préoccupation directe des agriculteurs. Mais, les agriculteurs s’intéressent à la santé du sol, et donc à la biodiversité qui la détermine, puis détermine la qualité des aliments, donc la santé humaine.
Interview Alby SCHMITT
De nombreuses maladies infectieuses viennent des animaux. Mais, la biodiversité peut nous aider à lutter contre les maladies (source de médicaments), à les prévenir (rôle des espaces verts), voire à guérir (comme les jardins thérapeutiques). Attaquer la biodiversité, c’est attaquer notre santé.
Interview Pierre SOUVET
L’aspirine est tirée du sol. Voir du vert aide à guérir, et diminue le nombre de jours d’hospitalisation. Il faut recréer des liens entre les acteurs de la vie : médecins, vétérinaires, écologues, etc. Il s’agit de comprendre la globalité de la santé.
Interview Marion VITTECOQ
La faune sauvage joue un rôle pour comprendre les antibiorésistances. C’est peu connu. Comment ces bactéries qu’on trouve dans cette faune sauvage en sont arrivées là, et comment se diffusent-elles ? Par l’eau et les milieux aquatiques ? (cf cas des fermes aquacoles). Par les sols (cf via les boues de stations d’épuration). Par cotnact direct (via l’urbain). Quelles sont les voies privilégiées d’échanges entre faune sauvage, animaux domestiques et humains pour la diffusion des antibiorésistances
Interview Valérie WALLON
Ethiquement, notre intelligence doit être mieux utilisée comme le dit Hubert Reeves. Il faut capitaliser plus scientifiquement sur le lien entre santé et biodiversité.