VetAgro Sup Région Rhône-Alpes Université de Lyon

Séance plénière 27/10 matin

Programme

Le premier colloque scientifique national « Santé et Biodiversité » vise à confronter les connaissances et les avis sur les enjeux de santé face à la perte ou la restauration de la biodiversité : « notre santé dépend-elle de la biodiversité ? ». Il devra permettre de partager des connaissances et de promouvoir des projets d’aménagement de l’environnement humain, permettant de tester la réalité des hypothèses d’amélioration de notre bien-être et de notre santé, dans un habitat où la richesse des espèces vivantes est développée. La première journée, le 27 octobre, est entièrement dédiée aux échanges scientifiques.

9h00 : Accueil des participants

9h30 : Ouverture par Stéphane Martinot, Directeur Général de VetAgro Sup, Alain Chabrolle, Vice-Président du Conseil Régional Rhône Alpes et Christophe Aubel Directeur d’Humanité et Biodiversité

9h45 : L’enjeu de la santé et de la biodiversité dans le monde : Anne-Hélène Prieur-Richard (DIVERSITAS, en collaboration avec l’OMS et la CDB) : Voir la présentation

10h05 : L’enjeu de la santé animale et de la biodiversité dans le monde : Pr Marc Artois, Dr Vét., groupe de travail de l’OIE sur la faune sauvage : Voir la présentation

10h25 : La complexité du lien entre santé et biodiversité : Dr Serge Morand , Ecologue, CNRS : Voir la présentation

10h45 : Table ronde : quatre expériences et… quelle action ?

Animateur : Pr Marc Artois

12h00 : la parole au grand témoin Frédéric Keck, Anthropologue, Chargé de recherche CNRS : peurs ou nouvelles visions ? Pourquoi se soigner ? : Voir la présentation

12h15 : intervention de Madame la Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie

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Interview Stéphane Martinot

Interview Christophe Aubel

Biographie Pr Antoine Andremont

Après une formation de base en pédiatrie, complétée par une formation aux Etats-Unis et en milieu tropical, j’exerce la bactériologie médicale en France depuis 1979 d’abord au Laboratoire de Microbiologie Médicale de l’Institut Gustave-Roussy (Villejuif) puis depuis 1996 au sein du Groupe Hospitalier Bichat-Claude Bernard. J’ai été Professeur à la Faculté de Pharmacie de Chatenay-Malabry (Université Paris XI) de 1988 à 1996 puis à la Faculté de Médecine Xavier-Bichat (Université Paris VII) depuis lors.
Mon activité de recherche est centrée sur le rôle des flores commensales dans l’évolution de la résistance bactérienne et la survenue des infections nosocomiales et les moyens de la combattre. Je suis Expert auprès de la Cour d’Appel de Paris et agréé par la Cour de Cassation. Enfin j’ai co-fondé la start-up DaVolterra dans le cadre de la Loi sur l’Innovation et la Recherche.

Interview:

Biographie Thérèse Jonveaux

Neurologue, Praticien Hospitalier. Responsable du Centre Mémoire de Ressources et de Recherche de Lorraine (2014), Chef de service du Centre Paul Spillmann CHU Nancy depuis 1997-Soins de Suite Gériatrique, Unité et Equipe Mobile de Soins Palliatifs- où a été aménagé le jardin thérapeutique « art, mémoire et vie » destiné aux personnes atteintes de maladie d’Alzheimer et à leurs proches (2007- 2010) et l’Unité Cognitivo Comportementale (2012). Doctorat en Psychologie (2010) au Groupe de Recherche sur les Communications Laboratoire Interpsy EA 4432, Université de Lorraine. Coordination et développement du programme de recherche JAZ (Jardin AlZheimer) sur l’évaluation des principes de conception et des bénéfices des jardins thérapeutiques pour patients, proches et équipes soignantes. Membre de l’Association « Jardins et Santé », présidente de l’Association JAZ PAIREspective.

L’association JAZ PAIREspective - Jardin AlZheimer Psychologie Art Interaction Recherche Enseignement- vise à soutenir les actions de recherche menées à travers le jardin « art, mémoire et vie », à rendre accessibles et faciliter la diffusion les connaissances sur la thématique des jardins thérapeutiques, des relations entre art cognition interaction et comportement et des prises en charge non médicamenteuses et psychosociales dans la maladie d’Alzheimer. A travers l’organisation d’échanges interprofessionnels, elle a pour but de promouvoir la meilleure interaction et le travail en commun de tous les professionnels impliqués dans ces domaines et de faciliter aussi la mise en œuvre de projets de jardins thérapeutiques.

Interview:

Biographie Serge Morand

Serge Morand est chercheur au CNRS et au CIRAD. Ecologiste de terrain, il conduit des recherches sur les liens entre biodiversité et maladies infectieuses en Asie du Sud-est, où il est accueilli au Centre d’Infectiologie Christophe Mérieux du Laos et Professeur Associé à la Faculté de Médecine Tropicale de l’Université de Mahidol en Thaïlande.
Il est l’auteur de nombreuses publications sur l’écologie évolutive des interactions parasitaires, et le co-éditeur d’une dizaine d’ouvrages et de numéros spéciaux sur l’écologie évolutive du parasitisme et plus récemment sur les liens entre santé animale et humaine, biodiversité, et dynamiques des socio-écosystèmes.

Interview:

Biographie Alain Chabrolle

Depuis 35 ans, Alain Chabrolle a été sur tous les fronts dans le lutte en faveur de la protection de l’environnement. Naturaliste et ingénieur chimiste, spécialiste de la dépollution, Alain Chabrolle s’est particulièrement investi dans la protection des milieux aquatiques, l’évolution des polluants dans les cours d'eau ; il a été à la pointe du dossier PCB pour la mise en œuvre d’un Plan National.
Alain Chabrolle a également pris une part active dans la défense et le développement de l’éducation à l’environnement et au développement durable, et plus récemment dans les nouvelles formes d’économie soutenable : économie circulaire, écologie industrielle et territoriale.
Vice-président de la Région Rhône-Alpes délégué à la santé et à l’environnement, Alain Chabrolle a accédé, en janvier 2014, à la Présidence d’Air Rhône-Alpes, en charge de la surveillance de la qualité de l’air de la région Rhône-Alpes. A ces titres, il contribue à l’élaboration du Plan National Santé Environnement 3.
Par ailleurs, il est membre du Bureau de l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée, et il représente l’Association des Régions de France au Comité National de Transition Ecologique.
Il est aussi copilote du Groupe Biodiversité de l’Association mondiale nrg4SD (Régions, Provinces, Etats Fédérés du monde). Il fait partie de la Délégation Française à la COP12 de la Convention Mondiale pour la Biodiversité, notamment pour porter les enjeux Santé-Biodiversité.

Interview:

Biographie Anne-Hélène Prieur-Richard

Docteur es Sciences
Directrice Exécutive par Interim
DIVERSITAS, programme international de recherche sur la biodiversité sous les auspices du Conseil International pour la Science et de l'UNESCO.

Anne-Hélène Prieur-Richard a obtenu un Master en Biologie Moléculaire et Cellulaire de l’Université de Lyon, et un Master en Ecologie et Biologie Evolutive de l’Université de Montpellier. Elle a un doctorat (PhD) de l'Université de Montpellier sur la thématique des relations entre la diversité des communautés végétales natives et leur résistance aux invasions par des espèces exotiques. A la suite de sa thèse, elle a poursuivi des recherches post-doctorales au CABI Bioscience à Ascot, en Grande Bretagne, sur la diversité des communautés végétales et des herbivores face aux invasions par des espèces exotiques. Elle a par la suite travaillé à l’Université de Paris Sud XI-Orsay, France, sur le fonctionnement des écosystèmes. Anne-Hélène Prieur-Richard a également une expérience en enseignement aux Universités de Paris et Montpellier.

En 2001, Anne-Hélène Prieur-Richard, a rejoint DIVERSITAS, le programme international de recherche sur la biodiversité, pour assister la Directrice Exécutive dans le lancement de la deuxième phase de ce programme. Son travail, en tant que Chargée de Missions Scientifiques, consistait aux développements et à la coordination des activités des projets scientifiques de DIVERSITAS. En janvier 2006, elle a été promue Directrice Adjointe. En parallèle de ses activités à l'interface science-politique (par exemple, collaboration avec la Convention sur la Diversité Biologique (CBD), la Plateforme Intergouvernementale Scientifique et Politique sur la Biodiversité et les Services Ecosystémiques (IPBES)), de la gestion budgétaire et des ressources humaines, son portfolio scientifique comprenait les sujets relatifs à la biodiversité des eaux douces, la santé, et l'évolution de la biodiversité. En 2013, elle est nommée Directrice Exécutive par Intérim pour superviser la transition de DIVERSITAS vers un nouveau programme plus intégratif sur le développement durable, Future Earth.

Antoine Andremont - L'antibiorésistance est sortie des salles d'opération

Les antibiotiques ont révolutionné la médecine et permis à celle-ci non seulement de faire disparaitre la crainte de nombreuses infections mais aussi d’accomplir des progrès impensables sans eux comme les chimiothérapies, les greffes, la réanimation. La médecine actuelle est antibio-dépendante. Pour autant l’usage des antibiotiques a une conséquence inéluctable qui est que les bactéries évoluent progressivement à leur contact pour devenir résistantes et faire échouer les traitements. Après 40 années où nous avons cru que nous allions perpétuellement faire face à cette montée des résistances par la découverte de nouveaux antibiotiques plus puissants, nous avons dû nous rendre que l’innovation s’était arrêtée et que progressivement nous voyons apparaitre des bactéries contre lesquelles notre arsenal était de plus en plus restreint, voire complètement disparu. Les bactéries multi résistantes menacent aujourd’hui directement la pratique de la médecine telle que nous la concevons. Nous prenons conscience que les antibiotiques sont une ressource limitée et qu’il faut les utiliser avec parcimonie. C’est-à-dire diminuer drastiquement toutes les utilisations inutiles. En médecine humaine bien entendu mais encore plus en élevage et en agriculture où se trouve la majeure partie de l’utilisation de ces produits miracles, en passe de devenir des naufragés à secourir d’urgence !

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Benjamin Roche - L'effet dilution, un service de la biodiversité pour notre santé

Nous connaissons aujourd'hui une accélération sans précédent des taux d'extinction des espèces animales. De façon concomitante, de plus en plus de maladies infectieuses circulant essentiellement dans le monde animal touche les populations humaines. Ces zoonoses représentent aujourd'hui une menace réelle pour la santé publique, et le rythme d'émergence de ces maladies s'accélère. Ceci est principalement dû au fait que les espèces peu "compétentes" à transmettre certains agents pathogènes disparaissent plus que d'autres et enlève ainsi des freins potentiels dans la transmission de ces zoonoses. Durant cette présentation, je présenterais les dernières recherches sur cet "effet de dilution", qui a permis de démontrer que la richesse spécifique des espèces animales est très souvent négativement corrélée avec l'incidence de la maladie chez les humains, et ceci sur de nombreux agents pathogènes (maladie de Lyme ou fièvre du Nil Occidental entre autres). Les avancées scientifiques sur ce thème scientifique arrivent aujourd'hui à un niveau où la biologie de la conservation, i.e., la conservation des espèces animales, pourrait être envisagée comme un outil de santé publique.

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Thérèse Jonveaux - Les jardins thérapeutiques, ou la nature soigne la tête

Le concept de « vitamine G » (green) décrit les liens santé - espaces verts, jardins et nature. Outre l’activité physique, ceux-ci contribuent au lien social, mais aussi à restaurer les capacités physiologiques et psychologiques. Un potentiel bénéfique pour patients, visiteurs et équipes soignantes est répertorié dans nombre d’indications. Dans le champ des maladies d’Alzheimer et apparentées, recommandation est faite aux établissements d’aménager des jardins thérapeutiques adaptés aux besoins des personnes accueillies et de leurs visiteurs et équipes, tout en intégrant le processus de soin. A partir du jardin « art, mémoire et vie » du CHU de Nancy une expérience a été acquise dans ce domaine et un programme de recherche spécifique y est en cours. Pouvoir accéder librement à un environnement naturel adapté, devrait être considéré comme un droit fondamental de chacun, quel que soit son lieu de vie.

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Biographie Pr Marc Artois

PROFESSEUR MARC ARTOIS - Enseignant chercheur à VetAgro Sup, Lyon

Marc ARTOIS consacre son activité de recherche à l’écologie des agents de zoonoses dans la faune sauvage et à la technologie de la surveillance épidémiologique des agents pathogènes de la faune sauvage. Il enseigne, en santé publique vétérinaire, l’épidémiologie et les maladies animales réglementées.

La première partie de sa carrière s’est déroulée au Centre d’étude sur la rage de Nancy, devenu par la suite Laboratoire de l’Anses pour la rage et la faune sauvage, à Malzéville. Il y a conduit des recherches sur l’écologie et le comportement du Renard. Ses travaux et encadrements de recherches ont permis de mieux comprendre le rôle du Renard comme hôte de persistance du virus de la rage et du ténia échinocoque. Il a ensuite transposé l’approche écologique de l’étude de réservoirs d’agents pathogènes à d’autres modèles biologiques : les chats, domestiques, sauvages ou errants ; le Sanglier, le Campagnol roussâtre ou le Canard colvert. Désormais, Marc Artois participe à des études sur la persistance de la leptospirose chez les rats surmulots.

Marc Artois a été un des co-fondateurs du réseau de surveillance sanitaire de la faune, SAGIR. Il a tiré profit de l’expérience de ce réseau exemplaire de façon à développer les outils épidémiologiques de collecte de données sur la santé de la faune sauvage et de leur interprétation. Il a en particulier été un des animateurs du programme Européen WildTech. Depuis 1993, il est membre du Groupe de Travail de l’OIE (Organisation mondiale de la santé animale) sur les maladies de la faune sauvage. Il est également co-fondateur de la section européenne de la Wildlife Disease Association (EWDA).

Marc Artois est sur les réseaux G+, LinkedIn et ResearchGate.

Interview:

Biographie Frédéric Keck

Frédéric Keck - Laboratoire d’anthropologie sociale

Né en 1974 à Lyon, ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure de Paris (1994-1999), Frédéric Keck a étudié l’anthropologie à l’Université de Californie à Berkeley en 1999-2000.

Titulaire d’une thèse de doctorat en philosophie sur « le problème de la mentalité primitive dans l’œuvre de Lucien Lévy-Bruhl » soutenue à l’Université Lille III en 2003, il a publié plusieurs ouvrages sur Claude Lévi-Strauss et contribué à l’édition de ses Œuvres dans la « Bibliothèque de la Pléiade » en 2008.

Entré au CNRS en 2005, il y a mené des enquêtes ethnographiques sur les crises sanitaires causées par les maladies animales, d’abord à l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (2005-2007) puis au Centre Pasteur de l’Université de Hong Kong (2007-2009). Ces enquêtes ont donné lieu à la publication d’une dizaine d’articles en français et en anglais, à la coordination de plusieurs numéros de revues ou livres collectifs, et à l’édition d’un livre sous forme de récit de voyage (Un monde grippé, Flammarion, 2010).

Lauréat de la fondation Fyssen en 2007-2008, il a reçu la médaille de bronze du CNRS en 2011. Membre du Laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France, il y dirige l’équipe « Relations hommes/animaux : questions contemporaines » (avec Carole Ferret) et le projet « Représentations sociales des pathogènes aux frontières d’espèces » qui a reçu le soutien du fonds Axa pour la recherche (2013-2016).

Interview:

Dominique Pontier - Des questions pour demain

Jusqu’à récemment la santé a été perçue de manière monolithique (une cause, une maladie). Si cette vision simplifiée a permis de grandes avancées, ses limites sont de mieux en mieux perçues. Il apparaît désormais que la santé est un problème multifactoriel complexe. Dans cette présentation, nous décrirons un certain nombre de mécanismes dans lesquels la biodiversité à l’échelle intra-hôte, populationnelle ou « externe », apparaît comme une composante fondamentale jouant sur la santé des organismes. Ces aspects seront suivis d’une discussion rapide centrée sur la nécessité de mettre en place des programmes de recherche interdisciplinaires, intégrant des développements théoriques allant de l’échelle intra-organisme aux composantes sociales des populations, pour comprendre les mécanismes en jeu et définir une gestion optimisée de la santé.

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Ouverture par Stéphane Martinot, Alain Chabrolle et Christophe Aubel

L’enjeu de la santé et de la biodiversité dans le monde par Anne-Hélène Prieur-Richard

L’enjeu de la santé animale et de la biodiversité dans le monde par Marc Artois

La complexité du lien entre santé et biodiversité par Serge Morand

L’antibiorésistance est sortie des salles d’opération par Antoine Andremont

L’effet dilution, un service de la biodiversité pour notre santé par Benjamin Roche

Les jardins thérapeutiques, ou la nature soigne la tête par Thérèse Jonveaux

Des questions pour demain par Dominique Pontier

Conclusion par Marc Artois

La parole au grand témoin par Frédéric Keck

Madame la Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie par Ségolène Royal